Méthode du degré d’avancement travaux

Plus un chantier en BTP est important, plus sa réalisation prend du temps et peut s’étaler sur plusieurs années. Or, vos déclarations comptables et fiscales, elles, tombent tous les ans, sans exception. Il peut être alors très difficile d’effectuer ses déclarations avec des devis en cours d’exécution et des factures partiellement réglées dans sa comptabilité. Voilà pourquoi la loi a règlementé deux méthodes de comptabilisation pour ces travaux dits « de longue durée ».

Historiquement la favorite : la méthode de comptabilisation à l’avancement

L’article 380-1 du plan comptable général dispose que « Est appelé contrat à long terme, un contrat d’une durée généralement longue […] sur la construction, la réalisation ou, le cas échéant, la participation en qualité de sous-traitant à la réalisation […] dont l’exécution s’étend sur au moins deux périodes comptables ou exercices. » 

Pour comptabiliser ce contrat si spécifique au secteur du BTP, l’article ajoute qu’il existe deux méthodes : la méthode de l’avancement ou la méthode de l’achèvement.

gros tuyau chantier

Concentrons-nous d’abord sur la première. Comme son nom l’indique, la méthode de l’avancement préconise la comptabilisation du chiffre d’affaires au fil de l’avancement des travaux

 

Lors de la clôture de l’exercice comptable, il est donc nécessaire de comptabiliser un chiffre d’affaires à l’instant T, même si celui-ci est relativement partiel.

Cette méthode, longtemps favorisée car répondant aux normes comptables IFRS, soit les normes comptables internationales, n’est pas la plus simple à mettre en œuvre. En effet, il est important d’être le plus précis possible sur la hauteur des charges engagées, l’établissement d’une marge prévisionnelle et surtout l’estimation du pourcentage d’avancement des travaux et son coût jusqu’alors … 

Cette prévision fiable nécessite des outils de mesure techniques et appropriés.

Depuis le règlement ANC 2018-01 du 20 avril 2018, on ne considère plus la méthode de l’avancement comme une référence, et vous pouvez très bien choisir la méthode de l’achèvement.

On se réserve pour la fin : la méthode de l’achèvement.

Ici, pas de préoccupations de calculs de pourcentages d’avancement et de prévisions sur la fin de chantiers. C’est uniquement lorsque le contrat est totalement exécuté et le projet de BTP livré qu’on comptabilise son chiffre d’affaires.

 

Cette méthode est appréciée par son respect du principe de prudence et le principe de rattachement des produits au résultat de l’exercice. Plus clairement, par le fait qu’il n’y ai aucun apriori. En revanche, la marge est exclue de la valorisation lors de la clôture et seule l’extourne des « en-cours » détermine le bénéfice.

Attention, même si ces deux méthodes présentent leurs avantages et inconvénients, vous ne pouvez pas décider d’appliquer l’une ou l’autre à chaque nouveaux travaux de longue durée. Lorsque vous avez choisi une méthode, il faut s’y tenir pour tous les contrats à long terme.

Et comment me guide l’expert-comptable dans tout cela ?

Méthode d’achèvement ou méthode d’avancement, il se peut que votre cœur balance avec les différents conseils que peuvent vous donner votre entourage. D’ailleurs, votre cœur de métier n’est pas la comptabilité et c’est bien le genre de décision qui nécessite l’avis d’un expert.

 

Que ce soit pour effectuer les prévisions d’avancement des chantiers nécessitant des outils de mesure précis, que vous ne disposez pas nécessairement, mais dont on se sert tous les jours au cabinet ou alors pour comprendre le concept fastidieux nécessitant un suivi méticuleux et exhaustif des écritures comptables pour gérer ses extournes, opter pour l’appui d’un expert-comptable externe permettra de poursuivre plus sereinement vos activités BTP sur le long terme.